L’ostéopénie correspond à une déminéralisation modérée de l’os. C’est un
stade intermédiaire entre l’os normal et l’ostéoporose.
L'os est un tissu en perpétuel remaniement. Au niveau de chaque unité de
remodelage osseux se succèdent des phases de destruction (ou résorption) et de
formation osseuse.
Dès l’âge adulte, la résorption est supérieure à la formation osseuse. Il y
a plus d’os qui disparaît que d’os qui se forme : c’est l'ostéopénie
physiologique du vieillissement. Elle peut s’aggraver en cas de maladies
conjointes, notamment endocriniennes (comme une hyperthyroïdie) ou digestives.
Une immobilisation de plusieurs semaines à l’occasion d’un accident, d’une
fracture, d’une grossesse compliquée par exemple conduit à augmenter
l’ostéopénie naturelle de l’adulte.
Cette perte osseuse est variable selon le sexe.
·
25 % chez
l’homme
·
40 % entre 20
et 80 ans chez la femme.
Qu’est-ce que l’ostéoporose ?
L’ostéoporose est une atteinte générale du squelette osseux, qui touche
principalement les femmes après la ménopause. Elle correspond à une diminution
de la masse osseuse et à une détérioration de la microarchitecture osseuse. On
estimait en 2010 à près de 3 millions le nombre de femmes atteintes d’ostéoporose
en France.
Comment fonctionne un os ?
L’os est un tissu vivant qui se renouvelle continuellement grâce au
fonctionnement couplé de deux types de cellules osseuses :
·
les
ostéoclastes, qui détruisent l’os ancien
·
les
ostéoblastes, qui fabriquent un os nouveau.
Ces activités de destruction et de formation sont normalement équilibrées
par une régulation précise, sous l’influence de nombreux facteurs (vitamine D,
hormones sexuelles, hormones thyroïdiennes, etc.). Lorsque la formation de l’os
ne compense plus sa destruction, la densité osseuse diminue, il s’agit de
l’ostéoporose.
L’ostéoporose, une maladie silencieuse
L’ostéoporose est une maladie silencieuse et indolore. La douleur
n’apparaît qu’au moment d’une complication qui peut révéler la maladie : la fracture.
Trois types de fractures sont les plus fréquentes :
·
Les fractures
vertébrales
·
La fracture
de la hanche
·
La fracture
du poignet
Quelles en sont les causes ?
L’ostéoporose peut avoir plusieurs causes, selon qu’elle est dite «
primitive » ou « secondaire » lorsqu’elle est la conséquence d’une autre
maladie.
·
Facteurs
des ostéoporoses dites « primitives » :
o
Facteurs
génétiques
o
Juvénile
(jusqu'à l'âge de 25 ans)
o
Grossesse
o
Ménopause
o
Vieillissement
chez l’homme (après 70 ans)
·
Facteurs
des ostéoporoses secondaires :
o
Traitement
prolongé par de fortes doses de cortisone
o
Rhumatismes
inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite, arthrite chronique
juvénile)
o
Maladies
endocriniennes (maladies de la thyroïde, insuffisance des glandes sexuelles)
o
Maladies
digestives (atteintes sévères du foie, maladies chroniques de l'intestin)
o
Autres causes
(anorexie mentale, intoxication alcoolo-tabagique, malnutrition sévère,
immobilisation prolongée, fuite chronique du calcium dans les urines, maladies
tumorales, greffes d'organes, insuffisance rénale chronique sévère).
Comment la reconnaître ?
En l'absence de fracture majeure (vertèbre, hanche, bras, côtes ....)
survenue à la suite d'un traumatisme peu intense, seule une ostéodensitométrie
peut confirmer ou infirmer la présence de la maladie : cet examen-clé mesure
avec précision la densité minérale osseuse. Plus la valeur mesurée est basse,
plus l’ostéoporose est avancée.
Une maladie silencieuse
L’ostéoporose n’engendre en elle-même aucun symptôme. Très souvent la perte
osseuse n’est constatée que lorsqu’une fracture survient mais ce n’est pas le
seul élément permettant de suspecter une ostéoporose. Il existe en effet des
facteurs de risque bien connus d’ostéoporose :
·
ménopause
avant 40 ans,
·
maigreur,
·
prise de
médicaments nocifs pour le squelette (traitement prolongé à la cortisone),
·
fracture du
col du fémur chez l’un des parents
·
âge
·
sexe féminin
·
génétique
(antécédents familiaux d’ostéoporose),
·
inactivité
physique
·
carence
vitaminocalcique
·
tabagisme
·
alcoolisme
·
ménopause
·
pathologies
ou traitements inducteurs d’ostéoporose.
Un premier indice visible
Le premier signe qui doit alerter est une réduction de la taille de la
personne (3 cm au moins). Elle est souvent liée à un affaissement des vertèbres
qui peut être douloureux. Il est donc important de se mesurer régulièrement
au-delà de 50 ans.
Le symptôme le plus douloureux : la
fracture
L’os fragilisé par l’ostéoporose va être moins résistant et se fracturer.
Certaines fractures sont plus fréquentes en cas d’ostéoporose. Parmi
elles :
·
Les
fractures vertébrales : lorsqu’il y a plusieurs
tassements, la taille diminue et le dos est rond et voûuté. Ces fractures
peuvent être très douloureuses, dans certains cas. Faire un effort, rester debout
ou assis longtemps augmentent la douleur mais le repos l’atténue. Elles durent
quelques semaines.
·
La
fracture de la hanche : elles empêchent de bouger le
membre. C’est pourquoi l’intervention chirurgicale est en général
indispensable.
·
La
fracture du poignet : c’est souvent le mode de
découverte de la maladie. Parfois, une opération est nécessaire. Dans tous les
cas, l’avant-bras est immobilisé.
Seule une ostéodensitométrie peut confirmer ou infirmer la présence de la
maladie avec ou sans fracture : cet examen-clé mesure avec précision la densité
minérale osseuse. Il est cependant recommandé aux femmes qui pensent être
« à risques » de commencer par un bilan avec leur médecin traitant.
Chez l'homme, la perte osseuse est linéaire à partir de l'âge de 50-55 ans.
Chez la femme, la perte osseuse s’accélère pendant les 10 à 15 ans suivant
la ménopause à cause du déficit en œstrogènes qui freinent la résorption
osseuse.
Non corrigée, l’ostéopénie peut évoluer vers l’ostéoporose avec tous les
risques que celle-ci engendre.
Est-ce douloureux ?
Non. L’ostéopénie n’a pas de symptômes cliniques. Ce n’est que lorsqu’elle
a évolué vers une ostéoporose qu’elle peut se traduire par des fractures ou des
tassements vertébraux qui peuvent être à l’origine des douleurs.
Quels examens ?
Un diagnostic précoce de la détérioration osseuse conduira à une meilleure
prise en charge et à terme, à une prévention des fractures. On réalise
une ostéodensitométrie qui permettra de mesurer la Densité Minérale Osseuse
(DMO).
Peut-on la guérir ?
Il n’y a pas de traitement de l’ostéopénie mais des mesures de prévention
pour éviter qu’elle ne se transforme en ostéoporose. L’activité physique
régulière, une alimentation équilibrée riche en calcium et la prise en charge
adaptée des maladies qui aggravent l’ostéopénie naturelle permettent de
ralentir la déminéralisation osseuse.
0 Commentaires