Les ligaments de la cheville les plus importants sont les suivants:
Deltoïde (le ligament médial, fort)
Talofibulaire antérieur et postérieur (ligaments latéraux)
Calcanéofibulaire (ligaments latéraux, voir figure Ligaments de la cheville)
L'inversion (tourner le pied vers l'intérieur) lèse les ligaments latéraux,
généralement en commençant par le ligament talofibulaire antérieur.
La plupart des déchirures sont dues à une inversion. Les entorses graves du 2e et
3e degré entraînent parfois une instabilité articulaire chronique et prédisposent à
d'autres entorses. L'inversion peut également provoquer des fractures du dôme talaire,
avec ou sans entorse de la cheville.
Une éversion (tourner le pied vers l'extérieur) force l'articulation médialement.
Cette force provoque souvent une fracture-avulsion de la malléole interne plutôt qu'une
entorse du ligament car le ligament deltoïde est extrêmement solide.
Cependant, l'éversion peut aussi causer une entorse.
L'éversion comprime également l'articulation latéralement;
cette compression est souvent associée à une dorsiflexion,
et peut fracturer la partie distale du péroné ou déchirer
les ligaments syndesmotiques entre le tibia et le péroné juste à côté de la cheville
(entorse tibiofibulaire de la cheville).
Parfois, les forces d'éversion sont transmises le long du péroné fracturé vers la tête
du péroné juste en dessous du genou (appelée fracture de Maisonneuve)
.Des entorses de la cheville récurrentes peuvent endommager
la proprioception de la cheville et donc prédisposer à de futures entorses de la cheville.
La plupart des entorses de la cheville sont bénignes (1er ou 2e degré).
Symptomatologie
Les entorses de la cheville provoquent des douleurs, une augmentation de volume et parfois
des spasmes musculaires. L'emplacement de la douleur et de l'œdème est fonction de la blessure:
Entorses par inversion: en général au niveau de la partie antérolatérale de la cheville
Blessures d'éversion: maximales sur le ligament deltoïde
Fracture de Maisonneuve: au-dessus du péroné proximal ainsi que de la partie médiale
- et parfois latérale de la cheville
Entorses au troisième degré (déchirures complètes, impliquant souvent les deux ligaments
médiaux et latéraux): souvent diffuses (parfois la cheville apparaît en forme d'œuf)
Généralement, la douleur est maximale au niveau des ligaments lésés plutôt que de l'os;
la douleur qui est plus intense au niveau de l'os que sur les ligaments évoque une fracture.
Dans les entorses légères de la cheville (1er degré), la douleur et l'augmentation de volume
sont minimes, mais la cheville est affaiblie et peut être susceptible d'être à nouveau blessée.
La guérison prend des heures à des jours.
Dans les entorses de la cheville de modérées à sévères (2e degré),
la cheville est souvent enflée et porteuse d'hématomes; la marche est douloureuse et difficile.
La guérison prend des jours ou des semaines.
Dans les entorses de la cheville très sévères (3e degré), toute la cheville peut être enflée
et couverte d'hématome. La cheville est instable et ne peut pas supporter le poids.
Les nerfs peuvent également être endommagés. Le cartilage articulaire peut être déchiré,
entraînant une douleur durable, un gonflement, une instabilité articulaire,
une arthrite précoce et parfois des anomalies de la marche.
La guérison des entorses de la cheville très sévères prend habituellement 6 à 8 semaines.
Traitement
Beaucoup d'entorses de cheville évoluent bien avec un traitement minime et
une mobilisation précoce.
Les attelles soulagent la douleur mais n'influencent pas le résultat final.
Des béquilles sont utilisées pour tous les entorses jusqu'à ce que la marche soit normale.
L'autre traitement dépend de la gravité de l'entorse:
Entorses légères (p. ex., 1er degré): RICE et mise en charge et mobilisation dès que
cela peut être toléré (généralement en quelques jours)
Entorses modérées (p. ex., du 2e degré): traitées par RICE
(Rest, Ice, Compression, Elevation, c'est-à-dire, Repos, Glace, Compression, Élévation)
avec immobilisation de la cheville en position neutre au moyen d'une attelle postérieure
ou d'une botte disponible dans le commerce,
suivie d'un traitement de mobilisation et d'une kinésithérapie
Entorses graves (p. ex., 3e degré): immobilisation (éventuellement avec un plâtre),
éventuellement réparation chirurgicale et kinésithérapie
Les entorses péronéotibiales inférieures sont traitées
habituellement par un plâtre pendant plusieurs semaines.
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