EXAMEN DE LA HANCHE
L’articulation coxo-fémorale est une articulation portante, la plus importante de tout le corps, à la fois solide, résistante, et mobile.
Elle est profondément enfouie au sein des masses musculaires qui assurent sa motricité, ce qui rend son examen clinique assez délicat.
EXAMEN CLINIQUE
Interrogatoire :
Il permet de relever les signes fonctionnels, principalement dominés par la douleur, dont il faudra préciser :
Le siège :
Elle concerne généralement le creux inguinal.
Il peut s’agir parfois d’un siège atypique tel une douleur au genou, pouvant même constituer dans certains cas le seul symptôme.
Il faut savoir aussi que lorsque le sujet se plaint spontanément d’une « douleur de hanche », il s’agit en fait le plus souvent d’une lombalgie.
L’irradiation :
L’irradiation à la face antérieure de la cuisse se voit souvent en cas d’atteinte de la coxo-fémorale, tandis qu’elle se fera volontiers vers la face externe de la hanche en cas de douleur trochantérienne (tendinite), et vers la face supéro-interne de la cuisse dans les tendinites des adducteurs.
Il peut s’agir parfois d’irradiations trompeuses ; vers la fesse et la face postérieure de la cuisse telle une sciatique S1 ou une atteinte de la sacro-iliaque ; ou encore à la face antéro-externe de la cuisse simulant une sciatique L5.
Les circonstances déclenchantes :
Il peut s’agir de la marche, de la montée d’escaliers, de la mise debout à partir d’un fauteuil bas, de difficulté d’enfiler ou d’enlever ses chaussettes et chaussures.
Le retentissement de la douleur est important à préciser car il conditionne la
décision thérapeutique notamment lorsqu’une intervention chirurgicale est envisagée. En effet, l’indication de celle-ci ne sera posée ni sur la destruction radiologique ni sur l’importance de la limitation des mouvements, mais bel et bien sur l’appréciation du périmètre de marche ; c’est à dire la distance ou la durée de marche qu’arrive à effectuer le patient avant que la douleur ne l’oblige à s’arrêter.
Examen physique :
Inspection
Malade debout et immobile : on recherche une bascule du bassin, ou une attitude vicieuse telle une adduction (de face) ou un flessum (de profil)
Malade debout et à la marche : on recherche une boiterie ou une perte du pas postérieur (défaut d’extension de la hanche)
Malade couché : on recherche une attitude vicieuse, une amyotrophie des fessiers et du quadriceps, un racourcissement du membre inférieur (mesure de la distance entre l’épine iliaque antéro-supérieure et la malléole interne.
Palpation
Recherche des points douloureux :
· En avant : au niveau du pli inguinal
· En arrière : à la fesse
· En dehors : au niveau du grand trochanter
· En dedans : au point d’insertion des adducteurs.
Etude de la mobilité
Ø Active et passive : selon qu’on immobilise ou non le bassin
-En décubitus dorsal :
· Flexion de la cuisse sur le bassin : 130 à 140° (fig.1)
· Rotation interne : cuisse demi-fléchie, portant la jambe en dehors ; 45° (fig.2)
· Rotation externe : cuisse demi-fléchie, portant la jambe en dedans ; 45°. Cette amplitude sera diminuée si le membre inférieur est étendu.
· Abduction :80° (fig.3)
· Adduction : 30 à 40° .
-En décubitus ventral :
· Extension de la cuisse sur le bassin : 10 à 15°
· Rotation interne : genou fléchi à 90° en portant la jambe en dehors ; 20 à 45°
· Rotation externe : genou fléchi à 90° en portant la jambe en dedans ; 30 à 60°.
A l’issue de cet examen, on dresse un tableau comparatif des amplitudes articulaires : hanche droite-hanche gauche (cotation de Merle d’Aubigné). Par convention, les 6 amplitudes mesurées par cet examen doivent être énumérées dans l’ordre suivant :
Flexion-extension
Rotation externe-rotation interne
Abduction-adduction
Ø Contrariée : elle teste la force musculaire et recherche des signes de tendinopathie.
· Flexion : elle intéresse les muscles psoas-iliaque, couturier, et tenseur du fascia-lata. On la pratique chez un sujet assis, jambes pendantes, il fléchit la hanche pendant que l’examinateur applique une résistance sur le genou.
· Extension : muscles ischio-jambiers et grand fessier. Le sujet est en décubitus ventral, jambes étendues, et l’on applique une résistance sur l’articulation du genou tandis qu’il étend sa hanche.
· Abduction : muscles moyen fessier, petit fessier et tenseur du fascia-lata. En décubitus latéral, le sujet élève le membre tendu contre résistance.
· Adduction : muscles grand, moyen, et petit adducteur, ainsi que le pectiné et le droit interne. On ramène en dedans le membre inférieur tendu contre résistance
· Rotation externe : muscles obturateur externe et interne, muscle carré crural. Le sujet est assis, les jambes pendantes. La résistance sera appliquée au-dessus de la cheville pendant qu’il exécute le mouvement.
· Rotation interne : muscles petit fessier et tenseur du fascia-lata. Le patient adopte la même position que précédemment, et la résistance est encore une fois appliquée au niveau de la cheville pendant qu’il procède à une rotation interne.
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